Homélie du mercredi des cendres

28 février 2020

Homélie du mercredi des cendres (26 février) 2020

Il y a la prière, l’aumône et le jeûne. On a ça dans l’évangile, mais on le retrouve dans le judaïsme et dans l’islam. C’est une structure de base. La prière, c’est la relation à Dieu, l’aumône la relation à l’autre et le jeûne la relation à soi. On a ainsi comme un résumé de toute la vie. Mais dans cette homélie je ne vais pas faire de la théologie. Je vais être très pratique et vous dire ce qui est proposé à notre communauté pour vivre le carême.

D’abord la prière ! A chaque sortie de célébration (aujourd’hui et les samedis et dimanches), vous puiserez dans une corbeille un petit papier sur lequel sera inscrit le nom d’une personne de la Paroisse. Vous prierez pour elle tout au long de la semaine. Je propose trois Je vous salue, Marie chaque jour, mais, bien sûr, ça peut prendre une autre forme.

Même si c’est peu probable il est possible que vous tiriez votre propre nom. Dans ce cas, vous priez pour vous. Si c’est quelqu’un que vous connaissez - ce peut être votre conjoint ou un de vos enfants, ou bien un très proche, ou quelqu’un de moins proche, - si c’est quelqu’un que vous connaissez, le samedi ou le dimanche suivant, à la sortie de la messe, vous l’abordez en lui disant que vous avez prié pour lui, ou pour elle, et vous faites la conversation. Vous demandez des nouvelles et vous en donnez. Si c’est quelqu’un que vous ne connaissez pas, ou très peu, seulement de vue, vous priez aussi ! Et le samedi ou le dimanche vous vous renseignez pour savoir qui c’est et vous allez faire connaissance.

Cette pratique sera très heureuse pour notre communauté. Et, probablement, nous la continuerons bien au-delà du carême. Mais le carême permettra de la mettre en place.

Je passe à l’aumône ! Le vendredi 27 mars la soirée-carême sera consacrée au Burkina Faso, le pays du Père Abraham et du Père Gabriel. Ce pays connaît de très graves difficultés. Le djihadisme progresse et fait de nombreuses victimes. Et les conséquences collatérales sont très graves. Les chrétiens, en particulier, sont visés. Nous découvrirons cela plus profondément au cours de cette soirée du 27 mars. Notre action de solidarité sera envoyée au Père Abraham. Vous trouverez au fond de l’église des enveloppes à son nom, que vous ramènerez pendant la quête. Si vous faites un chèque, faites-le au nom de : A.D. Paroisse de Courthézon en mettant au dos : « pour le Père Abraham ».

Je conclus par le jeûne. J’ai déjà eu l’occasion de souligner le sens du jeûne. J’en rappelle la définition concrète : s’abstenir de toute nourriture jusqu’au repas du soir, qui est un repas normal, sans excès ni privation particulière. Il convient d’introduire ce repas par un bénédicité. Ne jeûnez pas tous les jours ! Mais une fois par semaine, c’est bien. Il suffit de choisir le jour.

Mais, je vous propose autre chose. Je vous propose d’associer le jeûne à l’écologie. Ce n’est pas une question de mode. C’est une urgence et nous les chrétiens nous devons être pleinement engagés dans ce combat pour la planète. Le Pape François y revient souvent. Je vous conseille de lire son encyclique : Laudato’si. C’est un texte remarquable ! Les évêques de France, eux aussi, insistent et il y a en France des « Paroisses vertes ». On en reparlera.

Concrètement, je vous propose de surveiller certains comportements. J’énumère sans que ma liste soit exhaustive. D’abord la nourriture. Faire l’effort d’une nourriture saine et maîtrisée. Il faut éviter le gaspillage, qui a des proportions énormes dans notre société. En fait, pour ne pas jeter, il faut savoir acheter et consommer. Il faut savoir, aussi, conserver.

Il faut limiter la consommation de viande et de charcuterie et favoriser la consommation de fruits et de légumes. Il faut manger les légumes et les fruits de saison. On ne mange pas des tomates, du melon ou des raisins en février. On mange des carottes, des endives ou du chou. Il faut éviter la cuisine grasse, lourde, trop abondante. A la fin du carême, nous devrions être en meilleure santé ! Ce n’est pas du tout contradictoire avec l’effort du jeûne. Bien au contraire. Prendre soin de son corps est une exigence qui vient du Créateur !

Mais, il nous faut être attentifs aussi à notre consommation d’électricité. Combien de fois on laisse éclairées des pièces dont nous sommes absents ! On laisse aussi tourner des appareils sans aucune utilité. Par exemple, l’ordinateur. Attention aux plaques chauffantes et aux fours, micro-ondes ou autres. D’autre part, le temps va se radoucir. Vérifions comment nous allons diminuer et interrompre notre chauffage !

Il nous faut être attentifs, aussi, à notre consommation d’eau. Il y a des manières de faire la vaisselle ou de se doucher qui sont sur-consommatrices. Arrosons nos plantes, mais comme il convient !

Enfin, il y a la gestion de nos poubelles. Tout n’est pas parfait dans l’organisation du tri et dans la gestion de ce qui est récupéré. Mais, par-delà l’effort d’information que nous pouvons faire, il y a l’effort du tri, que nous devons faire. C’est quelque chose de vraiment important. Tout simplement parce que le tri permet le recyclage. Je pense, en particulier, au papier et au verre.

Voilà ! On pourrait allonger la liste. A vous de le faire. Mais, soyons certains qu’avoir le souci de l’écologie n’est pas étranger au carême. Bien au contraire. En particulier parce que l’urgence climatique exige des changements de comportements et qu’en christianisme, on parle de conversion. Au moment des cendres, on dit : « Convertissez-vous ! »

Père Régis Doumas