Homélie du Père Doumas

23 janvier 2021

Après quelques mots sur l’évangile du dimanche, le père Doumas commentera le texte qui sera distribué. Le but est de permettre une meilleure compréhension de la Prière eucharistique pour mieux vivre l’Eucharistie.

Prière eucharistique

Dialogue.

La prière est introduite par un dialogue entre le célébrant et l’assemblée. Il n’est pas vrai que le prêtre « dit » sa messe, c’est le Peuple chrétien qui célèbre, présidé par un prêtre qui représente le Christ. L’assemblée représente l’Eglise, car l’Eucharistie est toujours l’acte du Christ et de l’Eglise.

Le Seigneur soit avec vous - Et avec votre esprit.

Elevons notre Cœur - Nous le tournons vers le Seigneur.

Rendons grâce au Seigneur notre Dieu - Cela est juste et bon.

Action de grâces.

« Eucharistie » signifie « action de grâces », le merci adressé à Dieu pour toutes ses œuvres. L’action de grâce est centrée sur le Christ, le Fils de Dieu. Elle se déploie après la proposition du célébrant : « Rendons grâce au Seigneur notre Dieu » et l’adhésion de l’assemblée : « Cela est juste et bon ». Elle débouche sur le chant du « Sanctus », qui doit être vif et très joyeux.

Vraiment, Père très saint, il est juste et bon de te rendre grâce, toujours et en tout lieu, par ton Fils bien aimé, Jésus Christ. Car il est ta Parole vivante, par qui tu as créé toutes choses. C’est lui que tu nous as envoyé comme Rédempteur et Sauveur, Dieu fait homme, conçu de l’Esprit Saint, né de la Vierge Marie ; pour accomplir jusqu’au bout ta volonté et rassembler du milieu des hommes un peuple saint qui t’appartienne, il étendit les mains à l’heure de sa passion, afin que soit brisée la mort et que la résurrection soit manifestée. C’est pourquoi, avec les anges et tous les saints, nous proclamons ta gloire en chantant :

Sanctus.

On acclame Dieu, sa « sainteté ». Il y a le refrain de l’Hosanna, qui signifie que Dieu sauve et deux versets, l’un qui proclame la seigneurie de Dieu sur la création et l’autre qui évoque l’entrée de Jésus à Jérusalem, acclamé par la foule des disciples.

Saint, Saint, Saint est le Seigneur, Dieu de l’univers.

Le ciel et la terre sont remplis de sa gloire. Hosanna au plus haut des cieux.

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux.

Epiclèse sur le pain et le vin.

Reprenant l’affirmation de la sainteté de Dieu, le célébrant demande à Dieu de « sanctifier » le pain et le vin, qui sont devenus « offrandes » au moment de l’offertoire. Les fidèles ont apporté, alors, le pain et le vin et le célébrant a prononcé une bénédiction. L’épiclèse se réalise par le Saint Esprit qui va transformer le pain et le vin en Corps et Sang du Christ. Il n’est pas juste de parler d’un « pouvoir » du prêtre. Il exerce, en fait, la fonction de demander au nom de tous l’action de l’Esprit. Cependant quand il prononce les paroles de la « consécration », on dit qu’il agit in persona Christi. Cela veut dire que le prêtre est « sacrement » du Christ, qui est, donc, le véritable auteur de l’action. On utilise le mot « épiclèse » pour désigner le geste de l’imposition des mains (le prêtre ouvre les mains au-dessus du pain et du vin) et la prière qui l’accompagne.

Toi qui es vraiment saint, toi qui es la source de toute sainteté, Seigneur, nous te prions : Sanctifie ces offrandes en répandant sur elles ton Esprit ; qu’elles deviennent pour nous le corps et le sang de Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Récit de l’institution et Adoration.

Après avoir invoqué l’Esprit Saint, le prêtre dit ce qu’a fait Jésus lors du dernier repas (la Cène du jeudi saint), et redit ses paroles. A bien noter : il ne refait pas le geste de la fraction, qui n’est pas inclus dans la Prière eucharistique, mais qui introduira le rite de la Communion. Entre la Prière eucharistique et le rite de Communion s’insèrent la prière du Notre Père et le geste de paix en direction des frères. Après la consécration du pain et du vin, le prêtre lève le Corps du Christ, puis le Sang du Christ. C’est un moment d’intense adoration, souligné par les trois coups du gong.

Au moment d’être livré et d’entrer librement dans sa passion, il prit le pain, il rendit grâce, il le rompit et le donna ses disciples, en disant : Prenez, et mangez-en tous, Ceci est mon corps livré pour vous. De même, à la fin du repas, il prit la coupe ; de nouveau il rendit grâce et la donna à ses disciples, en disant : Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela en mémoire de moi.

Anamnèse.

« Anamnèse » signifie « mémoire ». On souligne par cette acclamation au Christ que l’Eucharistie n’est pas le simple rappel de la Cène, mais qu’elle est célébration de la Passion et de la Résurrection du Seigneur Jésus et que l’Eglise est dans l’attente de la venue de son Seigneur.

Il est grand le mystère de la Foi - Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire.

Mémorial, oblation et épiclèse sur l’assemblée.

C’est le moment décisif de la Prière eucharistique, celui de l’oblation (sacrifice). L’Eglise offre au Père le Corps et le Sang du Christ et ainsi elle est offerte par le Christ au Père. Par la puissance du « mémorial », qui actualise la Passion de Jésus, chacun des participants entre dans cette oblation. Intérieurement chacun dit : « Par le Christ, je suis offert à toi ». C’est un acte d’abandon total et de joie profonde.

Faisant ici mémoire de la mort et de la résurrection de ton Fils, nous t’offrons, Seigneur, le pain de la vie et la coupe du salut, et nous te rendons grâce, car tu nous as choisis pour servir en ta présence. Humblement, nous te demandons qu’en ayant part au corps et au sang du Christ, nous soyons rassemblés par l’Esprit Saint en un seul corps.

Intercession.

La suite de la prière est une prière d’intercession. On prie pour l’Eglise, on dit la communion avec le pape et les évêques, on prie pour les défunts et puis pour ceux qui sont là et on proclame la communion avec les saints, au premier chef la Vierge Marie, en affirmant le désir de la vie éternelle

Souviens-toi, Seigneur, de ton Eglise répandue à travers le monde : Fais la grandir dans ta charité avec le Pape, notre évêque et tous ceux qui ont la charge de ton peuple. Souviens-toi de nos frères qui se sont endormis dans l’espérance de la résurrection, et de tous les hommes qui ont quitté cette vie : reçois-les dans ta lumière, auprès de toi. Sur nous tous enfin, nous implorons ta bonté : permets qu’avec la Vierge Marie, la bienheureuse Mère de Dieu, avec les Apôtres et les saints de tous les temps qui ont vécu dans ton amitié, nous ayons part à la vie éternelle et que nous chantions ta louange par Jésus Christ, ton Fils bien-aimé.

Doxologie.

« Doxologie » veut dire « acclamation de la gloire de Dieu. Cette grande acclamation est très fortement trinitaire. Introduite par le « Par lui, avec lui et en lui », qui concerne le Fils, elle est adressée au Père « dans l’unité du Saint-Esprit ». L’Amen final doit exprimer la totale adhésion de l’Assemblée à l’ensemble de la Prière.

Par lui, avec lui et en lui, à Toi, Dieu le Père tout-puissant, dans l’unité du Saint Esprit tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles/Amen.

Panorama général de la messe.

Dans la liturgie de la messe, il y a l’entrée, qui se conclut par l’oraison. Puis, il y a deux grandes parties : la liturgie de la Parole de Dieu et la liturgie eucharistique. Après la communion, il y a la prière silencieuse, puis l’oraison prononcée par le prêtre. Vient, alors l’envoi, la dernière partie, la plus brève, qui envoie les chrétiens vivre et annoncer leur foi dans le monde.

La partie eucharistique comprend l’offertoire, où l’on fait du pain et du vin des offrandes, la prière eucharistique et le rite de communion. Entre la prière eucharistique et le rite de communion, il y a le Notre Père, qui s’adresse à Dieu, et le geste de paix, qui s’adresse aux frères. Le rite de communion commence par le geste de Jésus, la fraction du pain (qui n’a pas été faite au moment du récit de l’institution dans la Prière eucharistique), puis la communion elle-même, conclue par la prière.