La veuve et la petite fille

17 novembre 2018

Les riches - du moins, certains riches - ont mis beaucoup d’argent dans le tronc du Temple. Peut-être même des pièces d’or. Ca a fait bling, bling. Ils étaient contents. On les avait remarqués. Leur but était atteint. Leur côte de popularité s’était améliorée. Bling, bling  ! Mais voilà qu’une pauvre veuve s’avance et très discrètement : ce n’est pas de la honte, c’est de humilité, voilà qu’une pauvre veuve s’avance et met une piécette, une toute petite pièce. Et ce n’était pas de l’or. Et ça n’a pas fait de bruit. Il n’y a pas eu de bling bling. Et personne ne l’a remarquée.
Cependant, dans le regard de Jésus, tout reprend sa vérité. C’est elle qui a donné le plus. Certes, avec sa piécette, les grands prêtres n’en seront pas plus riches, mais devant Dieu elle a aimé. Elle a, véritablement, donné. Elle n’a pas pris, non sur son superflu, ce que l’on dépense sans même faire attention, mais sur son indigence. Pauvre, elle s’est appauvrie.
Un tel texte nous oblige à vérifier combien on donne, mais surtout comment on donne.
Je ne vous dis pas de prendre sur votre indigence, de vous faire pauvre - de toutes manières nous ne donnons jamais que ce dont nous ne pouvons pas nous passer. Mais je vous invite à donner avec sérieux et non de manière désinvolte. Il ne s’agit pas de donner un peu ou un peu plus qu’un peu. Il s’agit de mesurer ce que l’on donne. Ce que cela réellement représente.
Ce que j’ai donné, ça équivaut à quoi  ? Dans la Bible, on parle de la dîme. La dîme, c’est le dixième des revenus. Je gagne 2 000 euros par moi, je donne chaque mois 200 euros. C’est considérable  ! Sans doute la plupart d’entre nous est loin d’une telle générosité, mais l’important est qu’en donnant je sache ce que je fais, ce que représente mon don.
Ce que je vous dis là ne relève pas d’une haute spiritualité, c’est seulement un appel au sérieux. Mais je dis cela parce que trop souvent nous donnons n’importe comment. La générosité consisterait à donner sans compter. Je vous invite à compter  ! Quand nous donnons, sachons ce que nous faisons  !
Il faudrait parler de bien d’autre chose à propos du don aux pauvres. Il faudrait, surtout, parler des pauvres  !

Mais, ce matin, une petite fille commence sa marche vers le baptême. Et je ne peux pas ne pas vous en parler. Elle s’appelle Lou et je le dis à son papa et à sa maman, seulement à son papa et à sa maman : elle est une merveilleuse petite fille  ! Sa catéchiste, Emilie, l’apprécie beaucoup  !

Avant son baptême au mois de mai, Lou va vivre plusieurs étapes avec nous, la communauté chrétienne de Courthézon. Aujourd’hui, c’est l’entrée en catéchuménat. Elle devient «  catéchumène  », cela signifie que le Christ marche à ses côtés pour la conduire au baptême.

Pour signifier que le Christ l’accompagne, je vais faire sur Lou toute une série de signe de la croix. Je vais faire le signe de la croix sur ses yeux : le Christ regarde Lou avec amour. Je vais faire le signe de la croix sur ses oreilles : le Christ parle à Lou. Je vais faire le signe de la croix sur la bouche de Lou : Lou parle au Christ. Je vais faire le signe de la croix dans les mains de Lou : le Christ donne sa force à Lou. Je vais faire le signe de la croix sur les pieds de Lou : le Christ marche avec Lou. Je vais faire le signe de la croix sur le cœur de Lou : le Christ donne son amour à Lou. Et puis je bénirai la croix que Lou mettra dans sa chambre et vers laquelle elle se tournera pour prier.

Vous regarderez ces gestes. Ils sont tout simples et ils se répètent : je vais faire six fois le signe de la croix sur Lou et cela fera sept avec la bénédiction de la croix. Mais, comme la veuve qui met dans le tronc du Temple tout ce qu’elle a mettez tout votre cœur à accompagner Lou de votre prière.

Et toi, Lou, accueille dans ton cœur l’amour de Jésus. Je te le certifie, moi Père Régis : le Seigneur t’aime beaucoup, beaucoup  !