Homélie du Père Doumas

10 avril 2021

Homélie du dimanche 11 avril 2021

 

Thomas, il avait un jumeau. Mais, ce n’est pas ce que je retiens : il était, surtout, un têtu. On lui dit que Jésus est ressuscité. Bien sûr, il n’est pas contre. Mais, il faut qu’il voit et même qu’il touche : « Si je ne mets pas la main dans son côté, je ne croirai pas ! » J’aurais tendance, mais beaucoup d’entre vous aussi, à être le jumeau de Thomas et à être aussi têtu que lui. Nul d’entre nous n’a vu, mais on aurait bien aimé voir.

 

Mais, en fait, Jésus balaie l’objection ! Il ne le fait pas sur le ton du reproche. Thomas ne se fait pas sermonner. Jésus salue les disciples - comme le dimanche précédent. Il leur dit : « La Paix soit avec vous ! » Et tout de suite il se tourne vers Thomas et lui dit : « Avance ton doigt ici et vois mes mains. Avance ta main et mets la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant ! »

 

Ce n’est pas un ordre. C’est un constat ! Et, de fait, l’évangéliste ne nous dit pas que Thomas a fait le geste. Pas du tout ! Au contraire, immédiatement, Thomas répond à Jésus : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » C’est la seule parole de Jésus qui retourne Thomas. Mais surtout Jésus achève par la béatitude du croyant : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! »

 

Frères et sœurs, vivons ce bonheur de croire sans avoir vu ! Cela veut dire en fait que nous recevons le témoignage transmis de génération en génération depuis deux mille ans. Que nos intelligences acquiescent et que nos cœurs se réjouissent.

 

Toi, Julie, tu as accueilli le message et tu as demandé le baptême - comme ton frère, Nicolas, que j’ai baptisé, il y a quelques années à Orange, et qui sera ton parrain. La foi est une adhésion du cœur et elle transforme le cœur.

 

Tu vas être baptisée. Je vais verser l’eau en disant : « Julie, je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. » Et, toi, au profond de ton cœur, tu accueilleras la parole d’amour de Jésus. Car, c’est lui, en fait, qui baptise. Et puis il y aura l’onction, l’onction d’huile. Quand on baptise un bébé … , quand je baptiserai Gabriel, ton petit garçon, au mois de juillet, je lui ferai une onction, mais seulement l’onction baptismale qui aura besoin d’être confirmée, plus tard, par l’onction épiscopale. Mais, toi, ce matin, je vais te « chrismer ». Cette onction sera l’onction pleine, l’onction qui n’aura pas besoin d’être confirmée. C’est pourquoi on parle de « chrismation ». Tu seras ainsi pleinement invitée au Repas du Seigneur, car pour la première fois tu participeras au Repas du Seigneur. Par le baptême et l’onction, on devient convive du Seigneur ! Après le Notre Père et le geste de Paix, nous viendrons ensemble à l’autel. Et nous communierons, l’un et l’autre, au Corps et au Sang du Seigneur. Pour des raisons sanitaires, il y aura deux calices. Mais c’est le même Jésus qui se donne et se donne entièrement. Non seulement le Fils de Dieu s’est fait homme pour nous, mais il se fait pain et boisson ! A nous d’en faire notre nourriture !

 

Je vous invite, frères et sœurs, à regarder et à écouter, mais aussi à participer intérieurement à l’initiation chrétienne de Julie. A la fin de la célébration, nous ne pourrons pas, à cause du covid, avoir un pot de l’amitié, mais vous féliciterez Julie. Le meilleur est de faire la salutation pascale. On dit : « Le Seigneur est ressuscité » et on répond : « Il est vraiment ressuscité ».

 

Je termine par un reproche ! Je ne vous en fais pas souvent. Mais, je vous trouve très timorés dans la distribution de « La Paroisse courthézonne ». Elle est, en fait, un moyen, très simple, mais qui peut avoir son impact, d’annoncer la foi. Un chrétien qui n’annonce pas que le Christ est ressuscité n’est rien d’autre qu’un renégat ! Si, dans l’Antiquité, le christianisme, né dans la persécution, celle des Juifs d’abord, puis celle des Romains, a réussi, par des moyens totalement pacifiques, à se répandre partout, c’est parce que les chrétiens de ce temps étaient des témoins, très ardents et têtus. Aujourd’hui nous sommes terriblement frileux. Nous sommes, souvent, honteux. Nous rasons les murs ! Alors que toute la foi chrétienne est annonce de la bonne nouvelle, que toute la foi chrétienne est proclamation de la Résurrection. Aurions-nous peur de l’évangile ? Serions-nous craintifs et inconséquents ?

 

Et, là, maintenant, si je vous dis : « Le Seigneur est ressuscité », que dites vous ?