Homélie du 1er dimanche de Carême

21 février 2021

Matthieu et Luc donne le contenu des tentations de Jésus. Marc les ignore. Cependant, il insiste sur la victoire de Jésus : il réconcilie ce qui est au-dessous des hommes : les bêtes sauvages, qui vivent avec lui, et ce qui est au-dessus des hommes, les anges, qui le servent. Et le texte débouche sur le départ en Galilée, où Jésus proclame la Bonne nouvelle et l’appel à la conversion.

Frères et sœurs, nous entrons en carême. Nous allons vivre le geste des cendres. Vous prendrez sur la table un peu de cendre que vous déposerez dans vos mains. Vous serez deux par deux, un de chaque côté de la table et je vous dirai : « Vous entendez l’appel à la conversion ? » Vous répondrez : « Oui ! » Et j’ajouterai : « Alors débarrassez-vous de vos cendres ! » Et vous les jetterez parterre.

Nous avons à nous débarrasser de ce qui encombre nos cœurs et nos vies, de la cendre qui empêche le feu. Il s’agit de nos peurs, de nos égoïsmes, de nos préjugés. Il revient à chacun d’y réfléchir et de décider.

Réfléchir et décider. Nous allons prendre le temps pour cela. Auparavant, je vous fais trois recommandations en référence au jeûne, à l’aumône et à la prière.

Nous avons quasi cessé de pratiquer le jeûner. Nous en avons tout simplement perdu l’habitude ! C’est très dommage. Il n’est pas mauvais, bien sûr, de pratiquer telle ou telle abstinence : le chocolat ou le saucisson ! Mais, rien ne remplace la réalité du jeûner. Jeûner, je le rappelle, consiste à s’abstenir de nourriture le matin et à midi et de prendre un repas léger en fin de journée. Par ailleurs, à la différence de la pratique musulmane, le jeûne chrétien n’exclut pas la boisson. Je veux dire l’eau. On ne boit ni whisky, ni pastis ! Il est bon de jeûner le vendredi. Cela a du sens, mais un autre jour de semaine peut convenir. L’important est de le faire régulièrement. Plus on le fait régulièrement, mieux on le vit.

Pour ce qui concerne l’aumône, je vous propose quelque chose de très concret. A cause de la gestion catastrophique de monseigneur Cattenoz, nos réserves paroissiales ont été amputées d’une forte somme. Je vous propose de renflouer la caisse en versant sensiblement plus aux quêtes dominicales.

Pour la prière, je vous propose la lecture de l’encyclique du Pape François, Fratelli tutti ! C’est un texte riche et fort, mais pas facile à lire. Chaque jour de la semaine, vous en recevrez par internet un passage à lire et à méditer. Il faudra faire l’effort. Il y a le pain quotidien du Notre Père, mais il y a aussi l’effort quotidien. S’appliquer à lire, chaque jour, un passage de l’encyclique sera un bel effort !

J’ajoute un dernier point : renouvelons notre prière des petits papiers, tirés à la fin des messes. Cela fait un an que nous le faisons. Ainsi chacun de nous a prié pour plus de cinquante personnes et si soixante d’entre nous ont prié chaque semaine pour une personne cela fait 3 500 personnes pour lesquelles nous avons prié.

Maintenant nous prenons un temps de silence avant de faire la démarche des cendres. Que chacun réfléchisse à ce qu’il va mettre en œuvre et comment il va le mettre en œuvre. Ne décidons pas des efforts démesurés ou, à l’inverse, mesquins. Soyons réalistes et décidés ! Le carême fait quarante jours. Il faut ternir jusqu’au bout et, sur la fin, être capables d’un sprint pour gagner la course !