Homélie du Père Doumas

2 novembre 2020

Homélie du dimanche 1er novembre 2020.

C’est principalement dans le domaine du sport qu’on enregistre les records. Il y a le 100 mètres, le saut en hauteur ou les altères. Il y a aussi Anquetil, qui gagne le Tour de France, ou Nadal, vainqueur à Roland Garros. Ces sportifs-là sont au-dessus des autres et réalisent des performances qui, à nous, gens ordinaires, sont inaccessibles. Même quand j’avais vingt ans j’étais loin du record de l’heure ! Mais, la sainteté ? Est-elle une question de record, de performance ? Un saint est-il quelqu’un qui réalise des exploits ? Un saint est-il quelqu’un qui saute plus haut que tout le monde ?

Il y a bien chez un saint François d’Assise, une sainte Thérèse d’Avila, un saint Vincent de Paul, une Mère Térésa quelque chose d’extraordinaire. Ce sont des personnes exceptionnelles. Cependant plutôt qu’avec des sportifs on fera la comparaison avec des écrivains ou des artistes. De fait tout le monde n’est pas Victor Hugo ou Beethoven ! Et ni vous ni moi nous ne sommes Thérèse de l’enfant Jésus ou le curé d’Ars. Pour autant la sainteté est-elle réservée à quelques-uns ? Aux athlètes de Dieu ? Faut-il être né saint pour être saint ? Faut-il être doté de capacités particulières ? Faut-il bénéficier de grâces exceptionnelles ? Non ! Pour être saint il faut accueillir dans son coeur le don de Dieu et le faire fructifier. Il est possible que je ne sois pas plus qu’un petit saint : en Provence, on dit un « santon » mais même petit saint je suis un saint !

Dans notre Paroisse, il y en a beaucoup de saints. Certes, plutôt petits saints que grands saints, mais ils sont nombreux. On pioche leurs noms à la sortie de l’église ! Ils ont besoin qu’on prie pour eux, mais, déjà ils prient pour nous !

Cela m’amuserait beaucoup de faire une liste. Ou un trombinoscope ! Ce serait assez drôle. Mais, l’embêtant est que forcément la liste serait incomplète, le trombinoscope partiel. En fait, oublier un saint, ce serait grave. Plus grave qu’une faute de calendrier ou d’agenda. Ce ne serait pas gentil pour la personne oubliée et cela pourrait être compris comme une insulte faite à Dieu. Du coup je laisse chacun d’entre vous faire sa liste ! Mais faites-la. Car, être un saint, c’est comprendre la sainteté des autres.

C’est là que je voulais en venir : vous dire qu’il nous faut pénétrer le cœur de son frère jusqu’à y découvrir la sainteté qui l’habite. Car, en chacun de nous il y a une part de sainteté !

Certes, cette part de sainteté peut être cachée et même dissimulée. Pas évidente du tout ! Mais, justement l’important, en cette fête de Toussaint, est que nous cherchions en l’autre sa part de sainteté. Peut-être, quand nous l’aurons trouvée, la jugerons-nous petite ou légère, ou pas très efficace et manifeste dans sa vie. Mais ce n’est pas cela qui importe. Ce qui importe, c’est aller jusqu’à la sainteté de son frère et d’en rendre gloire à Dieu.

Bien entendu les saints font du bien à leur entourage et, on peut le dire : à toute l’humanité. La sainteté rayonne en fraternité. Mais, le but réel et déterminant de la sainteté, c’est la gloire de Dieu.

Lorsque, après le dialogue : « Elevons notre cœur/nous le tournons vers le Seigneur, Rendons grâce à Dieu/ cela est juste et bon », quand, après ce dialogue entre le célébrant et l’assemblée, le célébrant développe la prière d’action de grâces il la conclut en disant à Dieu : « Nous te cantons avec les anges et tous les saints » et tous chantent la sainteté de Dieu, tous proclament « Hosanna ». Et c’est ainsi que chaque eucharistie est une messe de tous les saints !

Frères et sœurs, quand on aime une personne, on chante ses louanges. Quand on aime de tout son cœur, on chante de tout son cœur et cela remplit nos cœurs de joie. Etre un saint, c’est chanter de tout son cœur la louange de Dieu, c’est chanter sa gloire !