Sainte Anne à Courthézon

22 juillet 2019

Au mois de Juillet, les Courthézonnais célèbrent sainte Anne.
C’est à la suite du vœu formulé en 1721
lorsque le village, grâce à l’intercession de la mère de la Vierge Marie, a été préservé de la peste.

Cette année nous célébrerons la fête
le dimanche 28 juillet, lors de la messe de 10h30
avec vénération des reliques et bénédiction des pains.

Canoniques et Apocryphes

Sur la mère et le père de la Vierge Marie, nous ne sommes renseignés que par des récits « apocryphes ». Il convient de préciser de quoi il s’agit. Au second siècle, l’Eglise a éprouvé la nécessité de définir un « canon » des Ecritures, une liste officielle de textes authentiques à propos de Jésus et des Apôtres. « Canon » est un mot grec qui veut dire « règle ». On a, donc, établi la liste des textes faisant « règle » pour la foi. En effet, circulaient alors quantité de textes, plus ou moins fantaisistes, sur les origines chrétiennes. On distingue ainsi les livres « canoniques » et les livres « apocryphes ». En fait, le mot « apocryphe », qui est aussi un mot grec, veut dire « caché ». Ce seraient des textes écrits très tôt, mais restés cachés et révélés tardivement. Cela est faux. Les textes apocryphes ont été rédigées à toute époque, dès le second siècle, mais bien plus tard aussi. Et encore aujourd’hui. La « pastorale » que nous mettons en scène à Noël dans l’église de Courthézon est un texte « apocryphe » - rédigé au XXIe siècle ! La littérature apocryphe est née de besoins divers. On a éprouvé la nécessité de compléter les silences des textes canoniques, qui, de fait, ne nous disent pas grand chose sur l’enfance de Jésus ou sur le mariage de la Vierge Marie. Souvent cette littérature, naïve et pleine de bonnes intentions, a été utilisée par l’Eglise pour consolider la piété du peuple chrétien. Sans fondements historiques, ils développent une « légende » qu’on a justement appelée « dorée ». « Légende » est un mot latin qui veut dire « ce qui doit être lu », sous-entendu au jour de la fête du saint. Ce sont des récits « édifiants ». Mais d’autres textes apocryphes ont été mis en circulation avec des intentions très différentes. En fait, dans l’Antiquité, beaucoup de textes apocryphes sont propagateurs de l’hérésie et véhiculent toutes sortes d’erreurs au regard de l’orthodoxie, la doctrine « droite », conforme à la foi apostolique. On peut citer, à titre d’exemple, l’évangile de Judas, qui est un texte né dans les cercles « gnostiques » et qui est violemment hostile à la « grande » Eglise. En conclusion, il y a les textes « canoniques », ceux du Nouveau Testament, et les textes « apocryphes », une très vaste littérature, très diverse par son contenu et ses intentions.

Le protévangile de Jacques

Le texte principal concernant sainte Anne et saint Joachim est un texte bien connu du second siècle, le « protévangile de Jacques ». La naissance de la Vierge Marie est liée à la prière de ses parents, qui étaient stériles. A l’âge de trois ans, elle est conduite au Temple pour y être consacrée à Dieu.

Dans l’église de Courthézon

 Nous avons la chapelle de sainte Anne, la chapelle de droite, la plus proche du chœur, qui fait face à la chapelle de saint Joseph, où on a un joli vitrail qui montre la sainte famille. Dans la chapelle de sainte Anne, les statues de sainte Anne et de saint Joachim encadrent l’autel ; sur le côté il y a le texte latin du vœu de 1721. Par ailleurs, les vitraux du chœur représentent plusieurs saints, au centre saint Georges et saint Denis, patrons de la Paroisse et de l’église et sur la gauche, immédiatement à côté de saint Georges, sainte Anne et la Vierge Marie enfant.

Généralement les historiens sont très sévères avec les récits légendaires et, de fait, ils ne sont guère fiables sur ce plan. Mais, ces textes ont nourri la foi du peuple chrétien et il convient de vivre de la foi de nos pères. C’est cela la « tradition » dans ce qu’elle a de meilleur.