La paroisse courthezonne

22 novembre 2019

Saint Martin de Tours parmi les saints...

Martin partage son manteau
Peu de scènes sont aussi célèbres que celle racontée par Sulpice Sévère, son biographe. D’innombrables tableaux, vitraux, icônes ou statues représentent Martin coupant avec son épée son manteau pour en donner la moitié à un pauvre, grelottant de froid au cœur de l’hiver.
Ci-dessous nous donnons
le texte intégral de ce récit,
dont les détails méritent d’être connus.

Vie de saint Martin, chapitre 3, paragraphes 1-5

Un jour où il n’avait sur lui que ses armes et un simple manteau de soldat, au milieu d’un hiver qui sévissait plus rigoureusement que d’habitude, à tel point que beaucoup de gens succombaient à la violence du gel, il rencontre à la porte de la cité d’Amiens un pauvre nu : ce misérable avait beau supplier les passants d’avoir pitié de sa misère, ils passaient tous leur chemin. L’homme rempli de Dieu compris donc que ce pauvre lui était réservé, puisque les autres ne lui accordaient aucune pitié. Mais que faire ? Il n’avait rien que la chlamyde dont il était habillé : il avait en effet déjà sacrifié tout le reste pour une bonne œuvre semblable. Aussi, saisissant l’arme qu’il portait à la ceinture, il partage sa chlamyde en deux, en donne un morceau au pauvre et se rhabille avec le reste. Sur ces entrefaites, quelques uns des assistants se mirent à rire, car on lui trouvait piètre allure avec son habit mutilé. Mais, beaucoup, qui raisonnaient plus sainement, regrettèrent très profondément de n’avoir rien fait de tel alors que justement, plus riches que lui, ils auraient pu habiller le pauvre sans se réduire eux-mêmes à la nudité. Donc, la nuit suivante, quand il se fut abandonné au sommeil, il vit le Christ vêtu de la moitié de la chlamyde dont il avait couvert le pauvre. Il est invité à considérer très attentivement le Seigneur et à reconnaître le vêtement qu’il avait donné. Puis il entend Jésus dire d’une voix éclatante à la foule des anges qui se tiennent autour d’eux : « Martin, qui n’est encore que catéchumène, m’a couvert de ce vêtement. » En vérité le Seigneur se souvenait de ses paroles, lui qui avait proclamé jadis : Chaque fois que vous avez fait quelque chose pour l’un de ces tout-petits, c’est pour moi que vous l’avez fait, quand il déclara avoir été vêtu en la personne de ce pauvre. Et pour confirmer son témoignage en faveur d’un si bonne œuvre, il daigna se faire voir dans le même habit que le pauvre avait reçu. Cette vision n’exalta pas un orgueil tout humain chez notre bienheureux, mais il reconnut dans son œuvre la bonté de Dieu et comme il avait dix-huit ans il s’empressa de se faire baptiser.