La Paroisse Courthézonne janvier 2020

4 janvier 2020

Pendant longtemps, l’année a commencé le premier mars, en sorte que le dernier mois de l’année était février, qu’on complétait, quand, tous les quatre ans, l’année était « bissextile » en ajoutant un jour ; on passait de vingt-huit jours à vingt neuf jours. C’était logique de compléter en fin d’année. Et puis cela a changé. Janvier est devenu le premier mois de l’année. Cela se repère très bien dans les mois de septembre, d’octobre, de novembre et de décembre, qui ne sont plus les septième, huitième, neuvième et dixième mois. Janus l’a emporté ! En effet, on a choisi de commencer l’année au cœur de l’hiver et dès lors janvier - le mois de Janus - est devenu le premier mois.

Janus est un dieu romain, bien particulier. On le représente avec un visage double, l’un tourné vers l’arrière, l’autre vers l’avant. Il désigne ainsi l’année qui s’achève et l’année qui commence.

Souvent on se dit bien contents d’avoir achevé l’année ancienne, chargées de beaucoup de choses négatives et de commencer une année nouvelle, toute neuve, et qui sera, bien sûr, une « bonne année ». Mais Janus est un dieu païen et la foi chrétienne prend les choses différemment. Sans doute, chaque année a sa part négative. Bien des événements ont pu être difficiles à vivre. On a pu perdre un être cher ou contracter une maladie. On a pu connaître des relations difficiles dans son travail ou à la maison. Certains ont eu de graves difficultés économiques. Joindre les deux bouts n’a pas été évident. On a pu perdre son travail. Cependant, tout n’a pas été négatif ! Et la foi chrétienne invite à reconnaître dans nos vies le positif. Ce n’est pas qu’elle soit, simplement, un optimisme. C’est qu’elle est portée par l’action de grâces, cette attitude du cœur qui remercie Dieu de ses dons.

De même, quand nous regardons l’avenir, nous pouvons craindre, sinon le pire, du moins que beaucoup de choses iront de travers. C’est ainsi que l’on se souhaite « bonne année », qu’on met en avant la « bonne santé ». En quelque sorte, on cherche à conjurer le sort ! Mais, les chrétiens, eux, parlent d’espérance.

C’est bien connu, il y a trois « vertus théologales », trois attitudes positives qui tournent l’homme vers Dieu : la foi, l’espérance et la charité. Je crois en Dieu, j’espère en Dieu, j’aime Dieu. Charles Péguy a admirablement parlé de l’espérance, la « petite » vertu espérance ! Entre la foi et la charité, elle paraît, en effet, de moindre importance, mais c’est la vertu du mois de janvier, du mois de Janus qui devient ainsi le mois de l’espérance.

L’espérance nous donne cette certitude que Dieu n’abandonne pas les hommes, qu’il est là, qu’il agit, et que par delà tout ce qui est négatif le bien l’emporte. Car Dieu est plus fort que le mal et son projet est le bien de l’homme. C’est ainsi que nous vous souhaitons une « bonne année », une année qui, sans doute, aura sa part de situations difficiles, mais une année qui sera une année de nos vies, qui, si nous le voulons, nous fera découvrir que le bien est plus grand que le mal.
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