Homélie du 1er dimanche de l’Avent

29 novembre 2019

Dans l’année liturgique, il y a deux grandes fêtes : Noël et Pâques. Chaque fête est précédée d’un temps de préparation et suivie d’un temps de célébration : l’Avent et le temps de Noël pour Noël, le Carême et le temps pascal pour Pâques. Et ces deux « cycles » se développent sur le fond du temps « ordinaire », le temps du quotidien.

En vous disant cela, je ne vous apprends rien ! Mais, je vous le redis pour insister sur l’idée qu’il y a dans nos vies du festif et de l’ordinaire. Les moments de nos vies sont des « temps », qui ont leur identité et qui sont ainsi porteurs de certaines attitudes, plutôt que d’autres. C’est ainsi que les temps de préparation des fêtes : l’avent et le carême, sont des temps d’effort. Il est important de faire effort. Mais, on ne peut pas être toujours dans l’effort. C’est bien connu : il y a l’effort et le réconfort ! Et si l’on produit un effort trop prolongé, c’est la tendinite. Car, il y a, aussi, des tendinites spirituelles !

Mais le premier effort quand il y a effort à faire, c’est de faire l’effort de définir quel effort on fera ! S’il n’y a pas cet effort, l’effort initial du choix de l’effort, on ne fera pas beaucoup d’efforts ou, alors, de manière très désordonnée et peu profitable. Je vous invite, donc, à réfléchir à l’effort, ou aux efforts, que vous allez mettre en œuvre pendant ce temps de l’avent.

La bonne question de départ est : en quoi faut-il que je progresse ? Qu’est-ce qui mérite d’être corrigé dans ma vie ? Si vous faire deux heures d’oraison par jour ou bien si vous récitez tous les jours un rosaire complet, vous pouvez vous interroger sur la manière dont vous vivez la prière, mais la bonne question sera plutôt : prier, c’est important, mais n’y a-t-il pas d’autres dimensions essentielles de la vie chrétienne qui méritent d’être honorées à l’égal de la prière ?

Dans ce temps de l’Avent, celui qui commence aujourd’hui, je vous propose de progresser dans la lecture de la Parole de Dieu. A vrai dire, il y a plusieurs types de lecture de la Parole. Je vous propose ce qu’on appelle la lectio diuina, c’est-à-dire une lecture spirituelle.

Cela ne s’improvise pas. Il y a d’abord le moment et le lieu. Le moment propice est le matin, après ou avant le petit déjeuner, mais ce sera la première activité de la journée. Quant au lieu, il faut bien sûr qu’il soit calme. Mais, il convient, aussi, qu’il soit aménagé. On sort d’un tiroir une croix, une icône, une bougie, qu’on allume - allumer la bougie, c’est déjà une prière ! Ce peut être sur une table haute ou sur une table basse. Quand tout est en place, debout, on fait un beau signe de croix et on s’assoie. On prend, alors, un moment de silence intérieur, qui peut être une prière répétitive courte. Par exemple : « Je suis devant toi, Seigneur. Tu es mon Créateur, je suis ton enfant ». Cela se conclut par un appel à l’Esprit Saint, qui est l’auteur de l’Ecriture et va nous guider dans sa compréhension. Après quoi, on se lève et on lit à haute voix le texte de l’évangile du jour. C’est une lecture « liturgique ». Puis, on s’assoie. On laisse un moment retentir la Parole en soi et, puis, on relit très attentivement le texte. Le mieux est d’avoir, alors, un surligneur. On repère ainsi les mots ou les bouts de phrase qui nous touchent ou nous font question. Et on médite. On donne sens à ce qu’on a mis en relief. Ce moment de réflexion est aussi un moment de mémorisation : le texte reviendra en mémoire au cours de la journée. Après cela, on fait à nouveau silence. C’est le moment de l’intériorisation, de la lectio diuina comme telle. Cela se prolonge. Ou non ! On conclut par le Notre Père et le Je vous salue Marie, qu’on prie debout. On fait à nouveau le signe de la croix. On éteint la bougie et on range la bougie et la croix. Avec, dans le cœur, le désir de la rencontre du lendemain.

Chaque dimanche, vous aurez à disposition au fond de l’église une feuille avec les textes d’évangile de la semaine.

Ce que je viens de décrire n’est qu’une description de ce qui est possible. Mais il est bien possible que vous n’ayez pas la possibilité - en temps, en particulier - de faire ainsi. Mais, j’insiste sur l’effort à faire pour lire l’Ecriture. Le plus important est d’avoir le souci de l’Ecriture, le désir de la lire. Si c’est ainsi vous trouverez les moyens, le « biais », pour effectivement la lire. Je répète ce que je disais au début : pour faire effort, il faut d’abord faire l’effort de décider de faire effort ! Et quel effort. Pour faire, il faut décider de faire.