Fête de la Pentecôte, premières communions et baptême d’Eva

9 juin 2019

Homélie du Père Doumas du dimanche 9 juin 2019

Nous avons dans cette célébration de Pentecôte un baptême et des premières communions. Peut-être certains diront : mais pourquoi un baptême au milieu de la Première Communion ? Il y a, en fait, une juste et très bonne raison à cela : montrer que le baptême est une invitation à l’eucharistie.

Le baptisé est un invité au Repas du Seigneur. Le motif décisif de participer au Repas du Seigneur est d’être baptisé. Car, le baptême n’est pas seulement la porte d’entrée de tous les sacrements, il est porteur d’une dynamique, celle de la toute la vie chrétienne et la vie chrétienne trouve son sommet dans le Repas du Seigneur.

Maud et Antoine ont été baptisés l’année dernière, Maud en dehors de la messe et Antoine pendant la messe. J’ajoute que Maud a été confirmée le mois dernier. Tous les autres vous avez été baptisés bébés. Vous ne vous en souvenez pas. Mais, en fait, ce jour-là, vous avez accueilli dans votre cœur l’amour du Seigneur. Car, c’est cela le baptême : le Seigneur qui dépose dans le cœur de l’homme son amour.

Dieu n’attend pas que nous soyons capables de parler et de raisonner, de verbalisation et d’intellection, pour nous aimer. Tout de suite, comme la maman qui parle à son bébé, il désire nous dire son amour et nous en avons la capacité.

Frères et sœurs, c’est cela la grande bonne nouvelle : nous sommes capables de Dieu ! Oui, chacun de nous, enfant, jeune ou adulte, tous, nous avons cette capacité et elle n’est ni dans la parole ou le raisonnement mais dans le cœur. Le cœur humain est capable d’accueillir Dieu, d’accueillir Dieu qui dit, à chacun, personnellement, son amour.

Je vous invite à prendre la mesure de cela : nous sommes capables de Dieu !

Franchement, peut-il y avoir dans notre vie quelque chose de plus étonnant, de plus merveilleux et de plus important que cela ? Etre capable de Dieu ! Vous vous imaginez : vous êtes capables de courir le cent mètres en dix secondes et on vous interdit de faire du sport ! Vous êtes capables de composer comme Mozart et on vous interdire de faire de la musique. Vous êtes capables de rivaliser avec Léonard de Vinci ou Cézanne et on vous prive de pinceaux ! Vous êtes capables de Dieu et vous vous priverez de Dieu !

Et bien non, ce matin, vous êtes invités au Repas du Seigneur. Et le Repas du Seigneur est unique. Nous mettons la table : il y a la nappe, les bouquets, les bougies, vous allez apporter la nourriture et la boisson, le pain et le vin, et je prononcerai la prière, mais en fait c’est lui qui se donne en nourriture.

C’est fou, ça ! Dieu qui se donne en nourriture.

C’est fou, mais c’est logique : aucun de nous ne se donne en nourriture, Dieu seul se donne en nourriture. C’est parce qu’il est Dieu qu’il le fait, et lui seul en a la capacité et le désir !

Nous sommes capables de Dieu et nous sommes capables de manger Dieu ! A vrai dire, nous prenons l’hostie, nous la portons à notre bouche, nous mâchons et nous avalons. Mais, en réalité, ce n’est pas nous qui assimilons Dieu, qui le faisons notre, c’est lui qui nous assimile à lui, qui nous fait siens, qui nous rend capables de ce dont il est capable : aimer.

Oui, frères et sœurs - et vous, petites sœurs, petits frères, écoutez bien ! - : nous sommes capables d’aimer parce que Dieu met son amour dans nos cœurs. Il le fait au baptême en faisant de nous des invités à son Repas et il l’accomplit dans l’eucharistie.

Alors, après, bien sûr, portés par son amour nous apprendrons à aimer. Car cela s’apprend aimer. Quand on aime une personne, on lui dit : « Je vous aime ! » Et on est fier de son cœur, on est fier d’être capable d’aimer. Mais, en réalité, il va falloir apprendre. L’amour, nous le recevons de Dieu et nous avons à l’apprendre.

Celui qui prétend aimer comme ça, parce que, simplement, il éprouve un sentiment, même fort, pour une personne, celui-là est un menteur. Car aimer, ce n’est pas seulement un sentiment, une émotion du cœur, cela se conjugue au présent de l’indicatif actif : de l’indicatif actif ! Pour aimer vraiment, on va dire ceci et faire cela - parfois même on va se taire ! C’est peut-être le plus dur. Dans l’amour, il y a le cœur et il y a les mains !

Mais, la très bonne nouvelle est que nous sommes réellement capables d’aimer parce que nous sommes capables de Dieu, que nous sommes capables de manger Dieu et qu’ainsi il nous transforme - lui qui est Amour !